Les infortunes de la vertu

Publié le par clo_o

001-copie-1.jpg002J'ai fais l'acquisition du tome 5 du marquis de Sade... je l'ai déjà manger presque tout entier et il laisse un désagréable goût amer quand même, j'ai commencé par être déçut, je m'attendais à une démence malsaine puis c'est resté assez light la première moitié du bouquin, puis c'est partis en steak, passé les considérations morales de l'auteur celui-ci se lance dans une narration à faire froid dans le dos, plus du coté du film d'horreur que du porno, c'est... spéciale... enfin passé ces détails morbides et déviants il est intéressant de voir  la remise en question des moeurs, une anticlerialité et un fort sentiment d'injustice chez sade puis surtout le tableau d'une humanité écoeurante qui donne des envies de génocide. En somme c'est un beau texte mais je ne pense pas que je me jetterais dans son oeuvre intégrale.

  (j'ai fais des petits dessins dessus, vous remarquerez la dégeulasserie du livre pour avoir trampé dans l'huile qui innonde mon sac quand je ramène de la salade de choux...)

 


sinon je l'avais oublié mais j'aime bien cette chanson)

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note pour moi même: je n'aime pas mon job, il faut se rendre accessible en sortant des banalités ennuyeuses à crever, déjà ingérées des milliers de fois, toujours recrachées avec politesse. Il faut faire semblant, être comme un acteur/ une machine, ça n'apporte strictement rien, on tourne en rond, les discours sont vides, on se croirait dans une pièce de théâtre de l'absurde. Si on s'y refuse c'est de la froideur, de l'absence de conversation et finalement c'est qu'on est inintéressant. J'ai la prétention de valoir plus mais je me planque derrière ma pudeur pour ne pas avoir à m'étaler devant les autres. Puis le corps est un outil capricieux, ces autres me font planter. ça n'a jamais marché. Ce n'est pas de la peur, du mépris, de l'incompréhension ou de la flemme, c'est juste que ce n'est pas pour moi. Ou alors je suis de très mauvaise foie et c'est un peu de tout ça.

Bon allez  bonnes fêtes et n'oubliez pas, l'important c'est de beaucoup manger et d'avoir de quoi se miner...

Oh et maintenant une page se tourne, ce blog ne servira plus uniquement de pochette à dessin mais aussi de cahier où il y a 50 ans j'aurais écrit à la plume. Parceque j'aime autant écrire que dessiner, que j'ai autant envie de développer ce coté créatif là.  Et du coup comme c'était le sujet je vous met le début d'une nouvelle inachevée:

 

 

 

 

"Le corps est un instrument compliqué. Sa maîtrise est mise en péril par son autonomie entêtée, son emploie constant suppose la spontanéité, or rien n'est plus stupide et maladroit qu'un corps automatique que l'on presse. Alice n'aime pas ce corps qui semble désarticulé de sa raison, c'est comme une machine qui plante, d'autant plus agaçante que s'en prendre à elle n'arrange rien. Putain de membres qui s’emmêlent, qui se perdent, se relâchent, s’abîment, ne savent pas quoi faire d'eux même. Mais Alice est juste et se laisse le bénéfice du doute, le problème est peut-être en dehors d'elle, c'est peut-être son environnement qui échoue dans son devoir d'être accessible à tous, sans distinction. Bien sur, cette théorie n’est pas très convaincante et ne la trompe pas elle même. Le corps physique est sacré, c'est une porte vers le temple des idées, comme tout part des neurones et se précipite vers les nerfs, les muscles, pour être retranscrit en gestes, en paroles afin d'être balancé aux autres qui viennent se prosterner devant la qualité des danses, des discours de ceux qui ont toute-puissance sur eux-même. Ainsi, tout ce que nous sommes pour les autres est ce qui est visible. Alice aime les autres, elle ne peut pas s'en empêcher. Mais de loin seulement. C'est comme si l'espace qui la séparait d'eux était périlleux et du coup immensément grand. Ils ne sont accessible que par l’extérieur, alors Alice se sent inaccessible. C'est dommage se dit-elle, elle aurait pue être quelqu'un de bien, d’intéressant. Il ne faut pas entrer dans la victimisation, ce n'est qu'un manque d'adresse, de confiance en soi, un outil défectueux, une tyrannie de l’échec, un... c'est comme si elle était coincée, isolée à la place du spectateur qui n'intervient que pour gâcher le spectacle de ses applaudissement dissonants, de trop. Elle a comme un peu honte dans ces moments ou ne rien faire est mal venue et ou faire quoique ce soit est déplacé. Alors elle regarde ailleurs, ignore ce qu'on lui montre pour ne pas avoir a participer, elle sort carrément de l'action pour aller se planquer derrière un mur d'absence. Ici, pas de corps qui merde, pas d'acharnement obligatoire, on ne se fait pas violence, on ne fait que flotter au dessus de tout, paisiblement. C'est rassurant mais on s'y ennuie vite, heureusement Alice est une petite fille pleine de ressources. Et c'est un après midi atonique, dans la nonchalance d'une heure ensommeillée, parmi des minutes fades et éternellement semblables qu'Alice découvrit le déclencheur de rêve.

 

Le principe est simple, il suffit de laisser les choses se faire, de glisser à travers en bon public. C'est le fil qui dépasse du gros pull tricoté : une fois que l'on a attrapé le bout, il suffit de ne plus le lâcher et d'attendre que son propriétaire s'éloigne pour laisser se déployer le cordon. Alice machouillait sa manche et se demandais combien de place prendrait le mobilier si on le tassait à une extrémité de la pièce, cela en écoutant en boucle ce passage de chanson qui la fascine, celui où elle ne comprend pas les paroles mais où se mêlent les son durs du ''k'' et ceux plus suaves du ''s'' à travers une rythmique marquée qui fait s'agiter les orteils. Quand Alice aime, elle s’imprègne de l'objet de son amour, comme pour essayer de se plaire à elle même. Ainsi, elle pratique le matraquage, le bourrage de crâne, d'où les petits passages de musiques, les histoires, les confiseries qu'elle consomme jusqu'à en avoir décelé toutes les nuances, jusqu'à apprivoisement totale de la chose, jusqu'à ce que ça devienne aussi ennuyeux et lourd que le reste. Longtemps, elle relisais avec acharnement Alice au pays des merveilles en version simplifié, une histoire qui touchait d'autant plus son imaginaire d'enfant qu'elle s'identifiait tout à fait à l'héroïne pour le banal motif de l'affinité de leurs prénoms. Et cette aventure folle, fantasme de l'explorateur, ce monde nouveau et fantastique la faisait gamberger dans des direction tout à fait absurde. A travers cet absurde elle se sent unique, comme ces colons qui découvrirent les terres nouvelles. Créer en dehors d'elle même, pour exister, dépasser ses quelques cm cubes. Prendre du poid dans l’existence. Avoir une double vie de jeu de satisfaction personnelle, bien plus palpitante que la vrai vie qui finit par être le chiant se sa journée, comme une mauvaise passe nécessaire. Du fait de ce secret son estime d'elle même reprend du volume : il y a quelque part ou elle est exactement à sa place."

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